Puçage des brebis, amende pour des éleveurs: nous sommes tous concernés !
Je vous informe ce matin au sujet de l’obligation pour tous les éleveurs de brebis (au minimum, sans doute aussi d’autres animaux d’élevage) de leur insérer une puce électronique RFID. Cette obligation a pour justification par l’administration agricole la traçabilité; or cela semble un prétexte fallacieux, car d’une part vous avez pu constater le scandale de la viande de cheval dans les lasagnes, pas du tout tracée ! Et d’autre part ces puces peuvent être trafiquées…
D’autre part, cette obligation est assortie de sanctions financières très graves pour les éleveurs qui ne voudraient pas s’y plier, cf ce qui vient d’arriver à deux éleveurs du Tarn ci-dessous.
Ces puces ne présentent pas un immense danger en tant que telles dans la viande de mouton, mais surtout sont une étape de plus dans l’industrialisation de l’agriculture, le productivisme, avec son cortège de dégâts collatéraux que nous connaissons de mieux en mieux. Déjà ce seul argument me met en résistance, mais de plus, c’est une fois de plus une réglementation imposée par l’administration (souvent européenne), avec sanctions à l’appui, et très graves (comparons avec les sanctions pour les délits financiers de nos gouvernants…). C’est donc une démarche totalitaire d’imposer un seul modèle d’agriculture, et ça me dérange profondément.
Enfin, l’histoire humaine montre que souvent, ce qui est fait aux animaux l’est peu après aux humains, du reste ça a déjà commencé: le puçage, en tentant de nous faire avaler cette couleuvre avec des arguments chatoyants… Donc vigilance !
Bref tout ça procède d’une vision matérialiste des animaux et des humains, donc de la vie, une chosification, et c’est à mes yeux un immense danger pour nous, nos libertés, notre dignité d’humains et l’avenir de la planète.
Ecoutez l’excellente émission Terre à Terre, de Ruth Stegassy sur France Culture, le 15 mars 2014 !
C’est pourquoi je vous invite à soutenir ces deux éleveurs et tous ceux qui n’acceptent pas cette obligation !
Il existe divers collectifs :
dans les Hautes-Alpes , en Ardèche et le film des éleveurs du Tarn
Je vous joins deux pièces:Pucage des brebis Lettre ouverte aux bureaucrates et aux autres et LE FOLL mars 2014
La deuxième est une lettre ouverte que je m’apprête à envoyer au ministre de l’agriculture; je vous invite à la lire et à me faire vos commentaires. Si vous y adhérez, je vous invite à la signer et à l’envoyer aussi au ministère de l’agriculture.
P.S.: une référence bibliographique sur cette évolution: LE TECHNOSCIENTISME: LE TOTALITARISME CONTEMPORAIN
Bien cordialement, Yves MICHEL
—–Message d’origine de : fautpaspucer@laposte.net
Envoyé : vendredi 28 mars 2014 13:58
Objet : Manifestation d’Albi/Communiqué de presse et dépêche AFP
Communiqué du collectif Faut Pas Pucer
Ce jeudi 27 mars, environ 70 personnes (amis, voisins, clients, sympathisants de Nathalie Fernandez et Laurent
Larmet) et 11 moutons ont occupé pendant deux heures la Direction Départementale du Territoire (DDT) du Tarn.
Elles venaient y dénoncer les sanctions infligées par cette administration à Nathalie et Laurent, suite à leur refus d’identifier leur troupeau conformément aux dernières réglementations en vigueur. A travers la puce électronique, elles dénonçaient le processus d’industrialisation forcenée auxquels sont soumises les activités agricoles depuis (au moins) 50 ans.
Précisément, ce matin avait lieu à la DDT la réunion mensuelle de la Commission Départementale d’Orientation Agricole (CDOA) du Tarn, aréopage de bureaucrates et d’élus (syndicats, banques, Conseil Général, préfecture…) qui administrent au quotidien, à un niveau local, cette politique d’industrialisation. Nous nous sommes fait un plaisir d’interrompre cette réunion, à laquelle a fait place une confrontation entre opposants au puçage et syndicalistes de la FNSEA, notamment.
La police est arrivée rapidement sur place pour assister à ces échanges, et a mis fin à notre occupation avant le pique-nique prévu dans la DDT. La directrice avait de toute façon interdit aux salariés de la DDT de quitter leurs bureaux et de venir écouter les propos que nous tenions dans le hall. Ci-joint le tract distribué sur place ce matin.
D’autres actions de solidarité avec Nathalie Fernandez et Laurent Larmet ont eu lieu le même jour, l’une à Cachan (occupation de la DRIAAF) et l’autre à Biarritz (intervention au congrès de la FNSEA). Nous saluons ces initiatives et appelons à leur multiplication partout où cela est possible.
Dépêche AFP : Identification des ovins – Manifestation à Albi contre le puçage électronique
( Publié le 27/03/2014 à 19h04 )
Des manifestants contre le puçage électronique des troupeaux ont occupé jeudi, avec une douzaine de brebis, des locaux de l’administration à Albi, par solidarité avec deux éleveurs sanctionnés pour avoir refusé cette obligation d’identification, a constaté une correspondante de l’Afp.
La réglementation européenne impose aux éleveurs ovins et caprins l’obligation d’identifier leurs animaux nés à partir du 1er janvier 2010 au moyen d’une puce électronique individuelle.
Aux cris de « les animaux ne sont pas des robots », une soixantaine de manifestants ont tenu un rassemblement assis dans le hall de la direction départementale des territoires du Tarn, pendant qu’une douzaine de brebis se pressaient dans les couloirs. Tous ont été évacués par les forces de l’ordre après avoir envahi la salle où se tenait la commission départementale d’orientation de l’agriculture.
« Nous occupons ces locaux en représailles des sanctions prises à l’encontre des éleveurs du Tarn Nathalie Fernandez et Laurent Larmet », a dit à l’AFP un manifestant sous couvert de l’anonymat. « Comme d’autres en France, ils refusent d’appliquer la réforme de l’identification des bêtes qui impose la puce électronique RFID (Radio frequency identification, en anglais) aux oreilles des brebis ». « Lors d’un contrôle sur leur ferme, ces éleveurs se sont vu notifier que la majorité de leurs brebis n’existaient pas car elles n’étaient pas “pucées”, entraînant de grosses pénalités financières », a-t-il ajouté.
Selon les manifestants, la Ddt a décidé de retirer au couple d’éleveurs « 15.000 euros de primes agricoles et une amende de 4.000 euros ». L’information n’a pu être vérifiée jeudi auprès de cette administration. L’éleveur sanctionné, Laurent Larmet, était présent avec ses brebis. Pour lui, « le tatouage est la meilleure méthode d’identification, le puçage électronique peut être falsifié ». « Dans tous les cas, il faut arrêter de nous poursuivre et que les gens sortent de la logique de supermarchés », a-t-il dit.
Présent dans les locaux au moment de la manifestation, le secrétaire général de la Fdsea du Tarn, Laurent Viguier, a au contraire réaffirmé : « On est pour le puçage et on le défendra. (…) Il y a une loi, on l’applique. Et si on n’est pas content, on va voir les personnes qui l’écrivent… ».
La réglementation européenne – traduite en droit français par l’arrêté ministériel du 19 décembre 2005 – impose aux éleveurs ovins et caprins l’obligation d’identifier leurs animaux nés à partir du 1er janvier 2010 au moyen d’une puce électronique individuelle.
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