OGM : le professeur Séralini republie son étude
Dossier de l‘association BIO-CONSOM’ACTEURS.
Après avoir été censurée par la revue Food & Chemical Toxicoloy en 2013, l’étude de l’équipe de Gilles-Eric Séralini, portant sur la toxicité à long terme d’un maïs génétiquement modifié et de l’herbicide Roundup, est de nouveau publiée. Cette fois en accès libre. Une façon de relancer le débat scientifique sur l’impact sur la santé des OGM et du Roundup et de pousser les industriels dans leurs retranchements.
Gilles-Eric Séralini persiste et signe : son étude de toxicologie à long terme sur le maïs OGM NK603 et son herbicide associé, le Roundup, a de la valeur scientifique. Elle est donc republiée depuis le 24 juin 2014. Et cette fois-ci, dans une revue en open source, Environmental Science Europe.
Rappelons que l’étude de Séralini avait été publiée une première fois en novembre 2012 dans la revue Food & Chemical Toxicology (FCT). Tollé général dans les médias, polémique sur la qualité de l’étude (notamment sur la race et le nombre de rats) pour finir, en novembre 2013, par le retrait pur et simple de l’étude de la revue FCT, le rédacteur en chef de celle-ci jugeant le travail de Séralini comme « non conclusif ». Pas de chance pour les détracteurs de cette étude, la saga continue.Faire progresser la science
L’intérêt de cette republication? Ses données brutes en libre accès. Tous les résultats des analyses de sang et d’urine des rats que Séralini et son équipe ont trouvés sont visibles de tous, gratuitement. Elles peuvent donc être analysées et interprétées par tout un chacun. Une façon, pour l’équipe de Séralini, de dire qu’elle n’a rien à cacher. Et d’inviter la communauté scientifique, notamment, à « mettre son nez dedans », souligne Corinne Lepage, députée européenne et présidente d’honneur du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), association dont le conseil scientifique est présidé par Gilles-Eric Séralini. C’est-à-dire à en étudier les données, à vérifier la reproductibilité de l’étude et à avoir son propre avis sur la question.
Quant aux agences sanitaires (notamment l’agence européenne de sécurité sanitaire des aliments, Efsa), elles ont intérêt à faire de même : question de crédibilité. Non seulement les études que l’Efsa a utilisées pour autoriser la mise sur la marché du Roundup et des OGM sont, elles aussi, selon Gilles-Eric Séralini, critiquables au regard du nombre de rats et de leur race : deux poids, deux mesures. Mais en plus, les données brutes de ces études, menées par les industriels tels que Monsanto, ne sont pas rendues publiques. Motif : secret industriel. Impossible donc, pour des chercheurs lambda, de réanalyser ces données brutes et de contester les conclusions des industriels – en l’occurrence l’innocuité du Roundup et des OGM. Une démarche non scientifique, pointe Christian Vélot, généticien moléculaire et membre du conseil d’administration de la fondation Sciences citoyennes.
Au tour des industriels d’être transparents
« Le propre de la science c’est la reproductibilité. Or les études de Monsanto ont été faites une fois. Celle de Séralini doit être refaite, on est d’accord. Mais celles de Monsanto, aussi ! » assène-t-il. « Il ne faut pas qu’une étude reste unique, d’autres chercheurs doivent la refaire », insiste G.-E. Séralini. « Mais les agences doivent donner les données qui ont permis d’autoriser le Roundup et les OGM. Là on parlera d’homme à homme. Sinon on est dans un théâtre organisé ». Le chercheur vient d’ailleurs de publier un commentaire sur les conflits d’intérêts dans l’évaluation des risques pour la santé, dans lequel il détaille les liens entre les scientifiques qui ont critiqué son étude et l’industrie.
Aux industriels et aux agences de montrer ce qu’elles ont dans le ventre, en jouant la transparence totale. Pour Joël Spiroux de Vendômois, médecin et président du Criigen, c’est tout vu : l’évaluation des produits chimiques, en particulier des pesticides et des OGM, « n’est pas du tout apte à protéger la population mondiale ». Car elle n’étudie les effets toxiques ni des mélanges chimiques, ni sur le long terme. Contrairement à l’étude de G.-E. Séralini, première à avoir fait ce pas en avant.
Voir l’étude en ligne dans la revue Environmental Science Europe: « Republished study : long-term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize »
Télécharger le commentaire écrit par Gilles-Eric Séralini et son équipe à propos des scientifiques ayant vertement critiqué son étude en 2012 : Conflits d’intérêts, confidentialité et censure dans l’évaluation des risques pour la santé – l’exemple d’un herbicide et d’un OGM
Voir l’article “Monsanto: entre mythe et réalité?” écrit par un anonyme sur le réseau social Newmanity. Cet article critique un document communiqué récemment par Monsanto et intitulé “Mythe et réalité”
Après avoir été censurée par la revue Food & Chemical Toxicoloy en 2013, l’étude de l’équipe de Gilles-Eric Séralini, portant sur la toxicité à long terme d’un maïs génétiquement modifié et de l’herbicide Roundup, est de nouveau publiée. Cette fois en accès libre. Une façon de relancer le débat scientifique sur l’impact sur la santé des OGM et du Roundup et de pousser les industriels dans leurs retranchements.
Gilles-Eric Séralini persiste et signe : son étude de toxicologie à long terme sur le maïs OGM NK603 et son herbicide associé, le Roundup, a de la valeur scientifique. Elle est donc republiée depuis le 24 juin 2014. Et cette fois-ci, dans une revue en open source, Environmental Science Europe.
Rappelons que l’étude de Séralini avait été publiée une première fois en novembre 2012 dans la revue Food & Chemical Toxicology (FCT). Tollé général dans les médias, polémique sur la qualité de l’étude (notamment sur la race et le nombre de rats) pour finir, en novembre 2013, par le retrait pur et simple de l’étude de la revue FCT, le rédacteur en chef de celle-ci jugeant le travail de Séralini comme « non conclusif ». Pas de chance pour les détracteurs de cette étude, la saga continue.Faire progresser la science
L’intérêt de cette republication? Ses données brutes en libre accès. Tous les résultats des analyses de sang et d’urine des rats que Séralini et son équipe ont trouvés sont visibles de tous, gratuitement. Elles peuvent donc être analysées et interprétées par tout un chacun. Une façon, pour l’équipe de Séralini, de dire qu’elle n’a rien à cacher. Et d’inviter la communauté scientifique, notamment, à « mettre son nez dedans », souligne Corinne Lepage, députée européenne et présidente d’honneur du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), association dont le conseil scientifique est présidé par Gilles-Eric Séralini. C’est-à-dire à en étudier les données, à vérifier la reproductibilité de l’étude et à avoir son propre avis sur la question.
Quant aux agences sanitaires (notamment l’agence européenne de sécurité sanitaire des aliments, Efsa), elles ont intérêt à faire de même : question de crédibilité. Non seulement les études que l’Efsa a utilisées pour autoriser la mise sur la marché du Roundup et des OGM sont, elles aussi, selon Gilles-Eric Séralini, critiquables au regard du nombre de rats et de leur race : deux poids, deux mesures. Mais en plus, les données brutes de ces études, menées par les industriels tels que Monsanto, ne sont pas rendues publiques. Motif : secret industriel. Impossible donc, pour des chercheurs lambda, de réanalyser ces données brutes et de contester les conclusions des industriels – en l’occurrence l’innocuité du Roundup et des OGM. Une démarche non scientifique, pointe Christian Vélot, généticien moléculaire et membre du conseil d’administration de la fondation Sciences citoyennes.
Au tour des industriels d’être transparents
« Le propre de la science c’est la reproductibilité. Or les études de Monsanto ont été faites une fois. Celle de Séralini doit être refaite, on est d’accord. Mais celles de Monsanto, aussi ! » assène-t-il. « Il ne faut pas qu’une étude reste unique, d’autres chercheurs doivent la refaire », insiste G.-E. Séralini. « Mais les agences doivent donner les données qui ont permis d’autoriser le Roundup et les OGM. Là on parlera d’homme à homme. Sinon on est dans un théâtre organisé ». Le chercheur vient d’ailleurs de publier un commentaire sur les conflits d’intérêts dans l’évaluation des risques pour la santé, dans lequel il détaille les liens entre les scientifiques qui ont critiqué son étude et l’industrie.
Aux industriels et aux agences de montrer ce qu’elles ont dans le ventre, en jouant la transparence totale. Pour Joël Spiroux de Vendômois, médecin et président du Criigen, c’est tout vu : l’évaluation des produits chimiques, en particulier des pesticides et des OGM, « n’est pas du tout apte à protéger la population mondiale ». Car elle n’étudie les effets toxiques ni des mélanges chimiques, ni sur le long terme. Contrairement à l’étude de G.-E. Séralini, première à avoir fait ce pas en avant.
Voir l’étude en ligne dans la revue Environmental Science Europe: « Republished study : long-term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize »
Télécharger le commentaire écrit par Gilles-Eric Séralini et son équipe à propos des scientifiques ayant vertement critiqué son étude en 2012 : Conflits d’intérêts, confidentialité et censure dans l’évaluation des risques pour la santé – l’exemple d’un herbicide et d’un OGM
Voir l’article “Monsanto: entre mythe et réalité?” écrit par un anonyme sur le réseau social Newmanity. Cet article critique un document communiqué récemment par Monsanto et intitulé “Mythe et réalité”
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