Notre but : une réappropriation citoyenne de la monnaie
- Faire circuler la monnaie dans l’économie réelle et non spéculative
- Agir sur l’économie locale pour pallier les dysfonctionnements de l’économie globale
- Définir entre tous les acteurs lyonnais ce qui a de la valeur pour nous
Nos valeurs : voir notre charte
Posons-nous quelques questions :
- Qu’est-ce que la monnaie ?
- A quoi sert-elle ?
- Qui la crée ?
- Où va-t-elle ?
Une petite mise en bouche: Schéma des Monnaies Locales et Complémentaires (par le journal L‘Age de Faire) Le texte et les ressources qui suivent sont principalement issus du Mouvement SOL.
Manifeste pour la création de monnaies complémentaires. Dès que l’idée que l’on se fait de la richesse repose uniquement sur la valeur marchande, la spéculation prend le pas sur la fonction d’échange. Toutes les activités économiques sont comptabilisées de la même manière, qu’elles améliorent la vie ou soient porteuses de destructions écologiques ou humaines. Au contraire, tout ce qui ne donne pas lieu à des échanges en argent est ignoré : la solidarité intergénérationnelle, le bénévolat, l’éducation des enfants, etc. Le SOL valorise les échanges qui ont du sens.
Il entend :
- développer une économie à valeur ajoutée écologique et sociale,
- rendre visible l’ensemble des richesses des activités humaines aujourd’hui invisibles ou dévalorisées,
- faciliter les échanges, créer des mécanismes de solidarité et de coopération à plusieurs échelles
Levier pour une économie écologique et solidaire ! Le SOL s’organise autour de deux grands axes d’échanges :
- dans la sphère des échanges marchands : le Sol-éco ou Sol Coopération favorise une économie à forte valeur ajoutée écologique et sociale, par l’utilisation d’une monnaie orientée vers la consommation solidaire et responsable.
- dans la sphère des échanges non-marchands : le Sol-Temps ou Sol Engagement met en valeur le potentiel de création de richesses de chacun, en valorisant les échanges de savoirs et les engagements volontaires qui contribuent à un mieux vivre ensemble.
C’est légal ?
- Dans le premier axe, les échanges en monnaie locale sont autorisés. Les règles du code monétaire et financier obligent cependant l’adhésion des usagers à l’association qui coordonne la monnaie et la délimitation de l’offre accessible en monnaie locale. D’autre part, toutes les transactions effectuées en monnaie complémentaire sont soumises à la législation fiscale et sociale : elles sont enregistrées dans le compte de résultat de l’entreprise. (lien)
- Dans le deuxième axe, les échanges sont comptabilisés en temps s’ils s’apparentent à du don, du bénévolat ou du volontariat. Les échanges de services non-monétaires, promus par les réseaux de monnaies complémentaires (banque de temps, réseau d’échanges réciproques de savoirs, SEL – Système d’échanges Locaux, etc.) relèvent d’une activité ponctuelle, d’un coup de main. Ils n’entrent pas dans le cadre d’une profession et sont exonérées de TVA et d’impôts.
Zoom sur le Sol-Violette – Toulouse (texte de Frédéric Bosqué) :
Les monnaies locales et complémentaires (MLC) associées aux circuits courts sont à l’industrialisation de la finance ce que furent la protection sociale, les coopératives, les mutuelles et les syndicats à l’industrialisation de la production du début du siècle dernier … Inciter de plus en plus de citoyens à se servir d’une monnaie complémentaire et locale pour payer jusqu’à 15% de leur besoins locaux, c’est initier un processus irréversible vers la métamorphose de notre société. En effet, au niveau du Sol-Violette, nous avons identifié 5 principes qui sont de véritables outils de transformation des rapports sociaux par l’usage d’une MCL.
1- Relocaliser les transactions monétaires, le crédit bancaire et l’épargne.
Le fait de récupérer des euros des systèmes bancaires classiques pour les déposer sur des réseaux bancaires éthiques, permet de multiplier par 12 la capacité de ses réseaux bancaires et diviser par 12 la capacité de crédit des réseaux classiques. Du coup, comme 97% des transactions se font sur les marchés financiers et que 85% de ces transactions sont financées par le crédit, c’est un moyen efficace de transférer ces transactions vers l’économie réelle qui ne représente aujourd’hui que 3% des transactions en monnaie.
2- Prioriser le Financement de l’offre locale et de la demande solvable des citoyens précarisés.
Le dépôt en monnaie centrale (euro) sur un réseau éthique reconstitue une épargne que nous pouvons orienter, comme dans le cas du sol-violette, d’une part sur le financement d’entreprises prioritairement locales respectueuses des hommes et de la nature et d’autre part, faire du micro-credit pour les personnes en situation d’exclusion financière afin de redémarrer l’inclusion financière de la population.
3- Amplifier la circulation monétaire au sein d’un circuit local court.
De plus, contre ces euros nantis par le citoyen, nous mettons en circulation un titre de paiement (le coupon de monnaie complémentaire) qui ne pourra plus remonter sur les marchés financiers et ne pourra circuler que dans un réseau d’entreprises locales agrées. Comme nous donnons à chaque citoyen un sol-violette supplémentaire par tranche de vingt euros nantis, il améliore ainsi de 5% son pouvoir d’achat. Dans un même mouvement, nous reprendrons ces 5% de pouvoir d’achat suppélementaire quand il voudra revenir à l’euro en rendant ses sols-violette excédentaires. Comme en plus le sol violette est une monnaie fondante (2% par trimestre si elle n’a pas été dépensée), elle circule plus vite et concours à la création de plus de richesses que l’euro (3 fois plus en moyenne pour nous). Nous remplaçons ainsi la rareté de la monnaie au niveau local par sa rotation plus rapide. Enfin, comme le sol-violette est une monnaie permanente, et non une monnaie-dette, son usage désendette les ménages, les entreprises et les collectivités puisqu’ils ne sont plus obligés de rembourser de crédit pour la créer !
4- Orienter la production locale vers le respect des humains et de la nature.
Utiliser une monnaie complémentaire et locale, associée à des critères d’agrément lié à un développement durable, nous permet de reprendre le contrôle citoyen sur ce qui est produit et comment il est produit. C’est une sorte de label « éthique » apposé sur la monnaie, nous permettant de n’accepter que de la monnaie qui vient d’une entreprise socialement responsable et ne la redonner qu’à une entreprise du même type. L’usage d’un monnaie complémentaire fait office de « machine à laver » la monnaie et nous permet d’entrer résolument dans le concept des villes en transition. Contrairement à l’illusion que nous avons quand nous dépensons nos euros dans des circuits courts, nous ne savons pas d’où viennent les euros reçus et nous ne savons où ils partiront quand nous les donnerons à une entreprise locale. La seule façon de savoir d’où vient chaque euro que nous recevons et d’orienter la direction d’un euro que nous donneront à une entreprise, c’est d’utiliser une MCL car seules des entreprises respectueuses des hommes et de la nature pourront les échanger.
5- Instaurer une gouvernance partagée et citoyenne de la monnaie.
Enfin, comme cette monnaie complémentaire est gérée par un comité d’agrément local, composé de toutes les parties prenantes du circuit économique ( acheteurs, vendeurs, financiers, élus et fondateurs) et que les décisions se font au consensus, sinon au consentement (pas d’objection) ou au pire au 2/3 des voix, nous entrons pleinement dans cette idée fondamentale « d’étendre la démocratie au marché » qui nous conduit tout droit vers la réappropriation citoyenne de la monnaie objet essentiel du Mouvement Sol national.
A Toulouse, depuis mai 2011, 1500 adhérents et 300 entreprises s’échangent des Sols Violette. Environ 60 000 sol-violette génèrent 300 000 € de transactions par une circulation fluide entre des acteurs informés et de plus en plus respectueux des humains et de la nature.
Pour se documenter:
- Reportage de France 3 sur la circulation du sol-violette
- Fonctionnement du sol violette et voir aussi le documentaire (50′): SOL VIOLETTE – l’éclosion d’une monnaie
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