Préface de Federico Mayor Zaragoza
L’état inquiétant du monde actuel et son rapport au numérique sont peu pensés sous l’angle de leurs liens les plus profonds. C’est que la partition des cerveaux, comme celle des ordinateurs, fonctionne bien : elle permet au projet despotique de se poursuivre avec une vigueur exceptionnelle. De fait, jamais la colonisation des esprits, des imaginaires et des corps n’a été rendue aussi massive et performante entre les mains d’un tout petit nombre.
Ce livre s’efforce ainsi de rappeler comment le numérique a pu envahir nos vies : un « virtuel » qui en est venu à évincer le « réel » jusqu’à prendre toute sa place. Il s’intéresse à la nature des changements auxquels nous sommes confrontés, à leurs paradoxes et à leurs outils (les « TIC »). Il s’attache à la question de la surveillance et du contrôle généralisés, point de bascule de nos sociétés vers le modèle d’une tyrannie numérique déjà effective. Il propose de contourner le piège historique que nous avons forgé, en désignant les voies possibles de la résistance citoyenne et en esquissant le projet d’un homme post-numérique. Il précise enfin ce que pourrait être une mobilisation post-numérique à la hauteur des enjeux et des défis contemporains.
L’auteur :
François de Bernard, philosophe et consultant indépendant, anime aussi le réseau transdisciplinaire du GERM. Il est l’auteur de nombreux articles, ouvrages collectifs, fictions et essais, parmi lesquels La Cité du chômage (Verticales, 1997), L’Emblème démocratique (1001 Nuits, 1998), La Pauvreté durable (Félin, 2002), le Dictionnaire critique des mondialisations (2002, Pré aux Clercs), La Fabrique du terrorisme (Yves Michel, 2008).
François de Bernard, L’Homme post-numérique – Face à la surveillance générale, aux éditions Yves Michel, Paris, juin 2015, 112 pages, 11,80 euros.
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