L’état-Macron nous mène-t-il à un camp de travail forcé ? par Denis DUPRE
Denis Dupré est l’auteur du livre :
- Billet du 8 août 2017 sur le Blog : Ethique de l’action et démocratie
J’ai fait en 2016 une analyse et une hypothèse sur l’évolution de notre société d’économie ultra-libérale dans un livre intitulé « Camp planétaire – un danger bien réel » (lire ici).
Or l’actualité conforte mon hypothèse.
L’état Macron veut marcher comme une entreprise d’économie libérale. Sous le prétexte du paiement d’une dette d’état qui ne cesse de croitre, cela ressemble à la mise en place d’un camp de travail forcé.
Quatre caractéristiques du fonctionnement de camp sont déjà perceptibles :
On cherche à extraire un maximum des richesses produites dans le camp,
On cherche à réduire les richesses pour les travailleurs du camp,
Les principes de résilience du territoire sont considérés comme une déviance,
On pratique la propagande.
Mon hypothèse se valide par l’exemple.
Les richesses extraites du camp augmentent
Sous prétexte d’honorer les 2000 milliards de notre dette, nous allons vendre aux riches étrangers, cachés derrière des paradis fiscaux et des structures opaques, nos ports, aéroports, plages, eau, EDF et dernières entreprises stratégiques (voir ici). Et ce, pour rembourser moins de 5% de la dette. Nous honorons déjà ces riches étrangers, en grande partie propriétaires de nos fleurons industriels, par des profits distribués aux actionnaires des entreprises du CAC40 passés de 53 milliards en 2015 à 75 milliards en 2016.
La part de production de richesse distribuée aux travailleurs diminue
On envisage de plus en plus concrètement la vente d’EDF: les profits seront privatisés mais les couts de démantèlement des centrales resteront à la charge des contribuables. Chaque consommateur devra payer l’énergie à un prix, non contrôlé par l’état, mais par des investisseurs sans visage et sans âme.
Il en est de même pour l’eau quand nous vendons nos sources.
Les principes de résilience du territoire sont considérés comme une déviance
Pour quelques centaines de millions d’euros, la Chine a déjà racheté une grande partie de la filière lait (lire ici). La Chine importe des produits français sains, après avoir acheté les terres et les entreprises agroalimentaires. Quelle nourriture saine reste disponible sur notre territoire ? De quelle qualité sera notre nourriture si nous devons nous contenter de l’importer ?
Autre tendance. Dans une commune française ordinaire, Monsieur X achète un terrain agricole pour 1 et son maire (avec ou sans pot de vin) le transforme en terrain constructible, tout en chantant l’expansion de sa commune. Monsieur X le revend 100. Monsieur X et son maire sont en grande partie responsables de la disparition d’un département de terre cultivable tous les 10 ans. Pourtant Monsieur X et son maire se sentent profondément en phase avec le principe supérieur de la « création de valeur par la liberté d’entreprendre ». Chaque année, monsieur X et ses collègues, récupèrent une coquette somme de 100 milliards d’euros. Combien d’emplois pourrait-on rémunérer avec ? On pourrait aussi demander à voir le montant des impôts que reverse effectivement Monsieur X qui roule en Porsche et investit dans des multinationales, dans d’innovantes start-up ou de généreuses fondations qui pratiquent généreusement l’évasion fiscale (lire ici). Les intérêts long terme de nos territoires ne pèsent pas face aux intérêts des entrepreneurs libérés !
Mais … dormez braves gens !
Ce gouvernement vient d’annoncer un new-deal avec l’investissement de 3 milliards par an dans la transition énergétique (lire ici) avec une montée en puissance progressive durant le quinquennat. Est-ce suffisant pour entrainer l’investissement privé ? Il faut 6000 milliards par an au niveau mondial (lire ici). Les Français représentent 1% de la population mondiale. Notre engagement devrait se situer dans les 60 milliards par an… Pour qui sont ces effets d’annonces bidons ? Notre gouvernement semble devenir un expert dans l’art de la propagande.
Hypothèse validée
Le changement climatique bouleverse déjà la production. Pour augmenter les richesses remontées vers les riches mondiaux, il faut accaparer toujours plus durement une partie de la consommation de la classe moyenne. Il devient ordinaire de sacrifier peu à peu ceux de la classe moyenne nationale les moins productifs selon les critères de Macron et les faire basculer dans la pauvreté.
L’état-libre-entreprise garantit quoi au fait ? Certainement que les plus riches, responsables du pillage accéléré des ressources fossiles, obtiendront toujours plus. L’état Macron est un zélé serviteur qui assure, au prix de la diminution rapide de la classe moyenne, que soit acceptée sans révolte la transformation du pays en un camp de travail forcé.
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