Le chaos… mais quel chaos ?

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Une grande partie de notre pays est embarquée dans un chaos, d’où provient-il, et où nous mène-t-il ?

Les médias mainstream et nombre de politiques pointent comme causes le meurtre de Nahel, les violences policières et le problème des banlieues à forte représentation d’immigrés. Certes, et aussi, il existe des racines plus profondes.

D’abord, les violences sont plutôt de la part des donneurs d’ordre à la police que des policiers eux seuls, donc le gouvernement. Au passage, je rappelle que celui-ci s’est équipé de blindés anti-émeutes en 2022 : pour ça il y a de l’argent. Souvenez-vous également des violences infligées à de nombreux manifestants depuis la crise des gilets jaunes.

Ensuite, force est de constater depuis plusieurs années le saccage de nos services publics, en particulier en santé et éducation, mais aussi services au public, financement des collectivités publiques, et ceci même pendant les deux années de mesures Covidiques (diminution des personnels soignants) ; ceci ne constitue-t-il pas une immense violence ? Idem pour les mesures de restrictions des libertés totalement disproportionnées face à cette pseudo-pandémie. Toutes ces actions ont été élaborées à dessein par le ou les gouvernements successifs, sous des prétextes souvent malhonnêtes, et la religion capitaliste.

Et que vois-je ici paraître, ou plutôt qu’entends-je dès ce mercredi, après trois ou quatre jours de violences tous azimuts ? “Ce matin a été présenté en Conseil des ministres une loi pour accélérer la reconstruction dans les villes touchées par les émeutes de la semaine écoulée.” France Culture   Une loi pour “un ordre durable” ! Quoi ? Comme par magie, une loi élaborée “dans l’urgence“, qui par hasard encore prévoit de restreindre certaines libertés, notamment sur les réseaux sociaux… Ça sonne vraiment comme le Patriot Act aux USA juste après les attentats du 11 septembre, tout prêt sorti du four, pas pour vous ? C’est la Stratégie du Choc, si bien décrite par Naomi Klein.

Alors le puzzle s’assemble, tout est comme si ce qui arrive actuellement avait été bien organisé : la crise économique, le laminage des classes moyennes, la ghettoisation, la violence d’Etat qui engendre celle de personnes qui “craquent”, n’en peuvent plus, ceci créant un chaos national, pour qu’ensuite le mirliton Micron se pose en tenant de l’Ordre Durable ! Et ça renforce également l’extrême droite 🙁 Bravo, tout se déroule comme prévu par l’élite du pays, cette kleptocratie mafieuse.

Dressons-nous pour défendre nos libertés et en premier lieu ne laissons pas passer ces manipulations “ingénierie sociale” !

J’attire votre attention sur certains livres que j’ai publiés bien avant cette crise, et qui l’éclairent, ainsi qu’un lien de l’ONG Sciences Citoyennes et un texte cosigné par un grand nombre d’associations et de syndicats ci-dessous.

                

Un texte d’alerte :

Notre pays est en deuil et en colère. Le meurtre de Nahel tué par un policier à bout portant à Nanterre, a mis à nu les effets de décennies de politiques publiques discriminatoires et sécuritaires ciblant notamment les quartiers populaires et la jeunesse qui y grandit et particulièrement les personnes racisées et précarisées. L’escalade des violences est une impasse et doit cesser. La conception essentiellement répressive de la police, et l’évolution législative de 2017 sur l’usage des armes de service, aggravent ce que la population vit et subit que ce soit en termes de discriminations et de pratiques racistes.

Les tensions entre population et police viennent de loin et s’inscrivent dans une histoire marquée d’injustices, de préjugés, de violences, de discriminations, de sexisme… et d’un racisme systémique qui traverse l’ensemble de la société et qui n’est toujours pas éradiqué.

Les habitant·es des quartiers concernés et notamment les femmes pallient bien souvent seul·es les carences en termes de services publics. C’est bien la régression de ceux-ci, l’école, les lieux de partage et de culture, sportifs, la poste, les administrations etc. et le recul du soutien de l’État au tissu associatif qui ont largement contribué à marginaliser ces quartiers et des territoires entiers bien au-delà, particulièrement dans les Outre-mer.

L’abandon de ces populations de quartier est aggravé par le contexte économique d’appauvrissement, d’inflation, de hausse des loyers, des prix l’énergie et la réforme de l’assurance chômage. Les inégalités sociales touchent particulièrement les enfants et les mères isolées. C’est ce que montrent les révoltes qui ont secoué les quartiers populaires depuis quelques jours en réaction à la tragédie de Nanterre.

En plus de décennies de dérives d’une politique du maintien de l’ordre, de lois sécuritaires (loi sécurité globale, loi séparatisme…) et de mesures d’exception, nous assistons depuis quelques jours à des pressions du gouvernement pour mettre en place une justice expéditive. Le prononcé de mises en détention préventives systématiques avec des peines de plus en plus lourdes n’est pas acceptable !

L’urgence n’est pas celle de la répression qui ne fera que renforcer l’extrême-droite et fera reculer une fois de plus les droits et libertés.

L’apaisement durable n’est possible que si le gouvernement prend les mesures nécessaires pour répondre à l’urgence de la situation et aux exigences des populations concernées.

L’ONU a critiqué à plusieurs reprises les politiques sécuritaires et les problèmes institutionnels de racisme en France, en particulier dans les forces de l’ordre.

Ce sont les discriminations qui sont un poison toxique qui décrédibilise l’idée même d’égalité et sème le désespoir.

L’extrême droite en fait son lit pour diviser toujours davantage la société. Nous dénonçons l’appel à la guerre civile contre les quartiers populaires et la qualification des personnes qui en sont issues de « nuisibles » par des syndicats de policiers.

Nous condamnons la constitution d’une cagnotte de soutien au policier qui a tué Nahel à l’initiative d’un membre de l’extrême droite et l’absence de toute action du gouvernement, mettant ainsi de l’huile sur le feu.

Tout est à repenser et construire. Il faut partir de bases nouvelles, créer des espaces de discussions larges et tirer les leçons des erreurs des politiques publiques depuis des décennies, en respectant les histoires, parcours, cultures et singularités dont se nourrit notre aspiration collective à l’égalité. Il est plus que temps d’écouter et de prendre en compte les demandes des habitant·es des quartiers populaires et en particulier sa jeunesse !

La situation nécessite que le gouvernement prenne ses responsabilités et apporte des réponses immédiates pour sortir de l’affrontement :

– abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ;

– une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement ;

– le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;

– la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police.

Rien ne peut cependant se faire sans un autre partage des richesses, sans lutter contre les inégalités sociales. Rien ne peut se faire sans la lutte contre la pauvreté et la précarité, aggravées par le dérèglement climatique, la hausse des loyers et des charges, et sans le renforcement des services publics et de l’éducation populaire. C’est à ces chantiers que le gouvernement devrait s’attaquer au lieu de mener des politiques publiques régressives qui font le lit de l’extrême droite.

Nos organisations syndicales, associations, collectifs, comités et partis politiques sont mobilisés pour le maintien des libertés publiques et individuelles.

Dans l’immédiat, nous appelons à rejoindre tous les rassemblements et marches autour de ces revendications, partout dans le pays à partir du mercredi 5 juillet, à l’exemple de la marche organisée par le Comité Vérité et Justice pour Adama, à Beaumont-sur-Oise, et de celle de la Coordination Nationale contre les violences policières du 15 juillet.

Nous appelons à des marches citoyennes le samedi 8 juillet dans toute la France et les territoires ultra-marins.

Nous construirons ensemble les suites de ces mobilisations.

Signataires :

Syndicats :

  • CGT,
  • CNT-Solidarité Ouvrière,
  • Fédération Syndicale Étudiante (FSE),
  • FSU,
  • Solidaires Étudiant-e-s,
  • Syndicat des Avocats de France,
  • UNEF le syndicat étudiant
  • Union Syndicale Solidaires,
  • Union Étudiante,

Associations :

  • 350.org,
  • Adelphi’Cité,
  • Amnesty International France,
  • Alternatiba,
  • Alternatiba Paris,
  • Les Amis de la Terre France,
  • ANV-COP21,
  • ATTAC France,
  • Bagagérue,
  • Conscience,
  • Coudes à Coudes,
  • DAL Droit au Logement,
  • La Fabrique Décoloniale,
  • FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigrés-e-s),
  • Fédération Nationale de la Libre Pensée,
  • Fédération nationale des maisons des potes,
  • Femmes Egalité,
  • Fondation Copernic,
  • Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré·es),
  • Greenpeace France,
  • Jeune Garde Antifasciste,
  • LDH (Ligue des droits de l’Homme),
  • Memorial 98,
  • Observatoire nationale de l’extrême-droite,
  • Organisation de Solidarité Trans (OST),
  • Planning familial,
  • Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les racismes-RAAR,
  • REVES Jeunes,
  • SOS Racisme,

Collectifs :

  • Alliances et Convergences,
  • Assemblée des Gilets Jaunes de Lyon & Environs,
  • Colère Légitime,
  • Collectif civgTENON,
  • Collectif des Écoles de Marseille (le CeM),
  • Collectif national pour les Droits des Femmes,
  • Collectif Nouvelle Vague,
  • Collectif Vérité et Justice pour Safyatou, Salif et Ilan,
  • Collective des mères isolées,
  • Comité des Soulèvements de la Terre Sud-Essonne,
  • Comité Local de Soutien aux Soulèvements de la Terre Aude,
  • Comité Soulèvement Bas-Vivarais,
  • Comité les Soulèvements de la Terre Lyon et environs,
  • Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Villefranche,
  • Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Romans-sur-Isère,
  • Comité nîmois de soutien aux Soulèvements de la Terre,
  • Comité de soutien à Moussé Blé,
  • Comité justice et vérité pour Mahamadou,
  • Comité Les Lichens Ardéchois,
  • Comité Vérité et Justice pour Adama,
  • Coordination des comités pour la défense des quartiers populaires,
  • Démocra’psy,
  • Dernière Rénovation,
  • En Gare,
  • Justice pour Othmane,
  • La Révolution est en marche,
  • Lla Terre se soulève en Corrèze,
  • Le Peuple Uni,
  • Les Soulèvements de la Terre – comité Île-de-France,
  • Les Soulèvements de l’Entre2Mers (33),
  • Lyon en lutte,
  • Lyon Insurrection,
  • Nîmes Révoltée,
  • Réseau GBM,
  • Rejoignons-nous,
  • Collectif du 5 novembre – Noailles en colère (Marseille),
  • Syndicat des quartiers populaires de Marseille,
  • Collectif Justice pour Claude Jean-Pierre,
  • Youth for Climate IDF,

Organisations politiques :

  • ENSEMBLE! – Mouvement pour une Alternative de Gauche, Écologiste et Solidaire,
  • Europe Ecologie Les Verts (EELV)
  • La France insoumise (LFI),
  • Front Uni des Immigrations et des quartiers populaires (FUIQP),
  • Gauche Ecosocialiste (GES),
  • Génération.s (G.s),
  • Nouveau parti anticapitaliste (NPA),
  • Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF),
  • Parti de Gauche (PG),
  • Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS),
  • Parti Ouvrier Indépendant (POI)
  • Réseau Bastille,
  • Révolution Écologique pour le Vivant (REV),
  • Union communiste libertaire (UCL),

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