L'arnaque de la dette publique
L’arnaque de la dette publique…
Page 103 et 104 du livre ” Les 10 plus gros mensonges sur l’économie ” Philippe Derudder et moi-même présentions le calcul du montant des intérêts cumulés dans ” la dette des administrations publiques” en ayant pris pour hypothèse un taux moyen de 5% depuis 1980, et nous étions arrivés à la conclusion suivante: ” Ainsi, entre 1980 et 2004, la dette a augmenté de 861 milliards d’euros, lesquels sont répartis en 211 milliards d’euros de nouveau capital emprunté et 650 milliards d’euros d’intérêts (…) Si nous n’avions pas eu à emprunter cette monnaie sur un marché monétaire, la dette cumulée ne serait que d’environ 417 milliards d’euros à fin 2004, au lieu de 1067”
Nous avons affiné ce calcul en appliquant, sur la dette, les taux d’intérêts réels de chaque année: les prochaines éditions de ce livre seront corrigées, mais en attendant, suivez nous dans la démonstration “pas à pas”.. Compte tenu de nombre de tableaux dans la suite difficilement transférables sur une page guppy, nous vous proposons 3 types de téléchargement :
- En pdf : https://www.societal.org/docs/dette-publique.pdf
- En word : https://www.societal.org/docs/dette-publique.doc
- En html : https://www.societal.org/docs/dette-publique.htm
Mais voici quand même la conclusion..
De fin 1979 à fin 2006 (en euros constants 2006)
Augmentation de la dette de 913 milliards d’euros
Solde de la différence recettes/dépenses sans intérêts : 263 milliards d’euros
Intérêts payés: 1176 milliards d’euros
Nous pourrons donc écrire dans la prochaine édition de “les 10 plus gros mensonges sur l’économie”: « Ainsi, entre 1980 et 2006, la dette a augmenté de 913 milliards d’euros, alors que nous avons payé 1176 milliards d’euros d’intérêts (…) Si nous n’avions pas eu à emprunter ces 913 milliards d’euros sur les marchés monétaires, c’est-à-dire si nous avions pu créer notre monnaie, faire exactement ce qu’ont le droit de faire les banques privées, la dette qui était de 229 milliards d’euros début 1980 serait totalement remboursée en 2006 grâce aux 263 milliards d’euros économisés et nous disposerions en plus d’un solde de trésorerie positif de 263 – 229 = 34 milliards d’euros. »
Pensez-y: 1176 milliards d’euros d’intérêts payés pendant 27 ans, c’est à peu près 120 millions d’euros par jour (oui, par jour) que nous payons aux déjà plus riches qui d’ailleurs peuvent ainsi nous les reprêter à nouveau contre intérêt..
Et ces 43 milliards par an, sont l’équivalent de 240 airbus A350, ou de 3 portes-avions “Charles de Gaulle”, ou de 40 000 belles villas sur la Côte d’Azur, ou de l’isolation (en comptant 10 000 euros par foyer) de 4 270 000 logements, ou un salaire net de 18000 euros annuel, salaire médian en France, à 2 380 000 personnes … mais vous pouvez trouver d’autres exemples!
Le recours à l’emprunt par l’État, qui pouvait se concevoir lorsque la monnaie était représentative d’une certaine quantité de métal (or ou argent) qui à un moment pouvait manquer dans les caisses de l’État, n’a maintenant plus aucune justification depuis que la monnaie est totalement dématérialisée. Nous préconisons au niveau national, soit une reprise du droit de seigneuriage – droit régalien d’émettre la monnaie, éventuellement par émission d’une monnaie complémentaire (voir EMS )-, soit, au niveau de la zone euro:
1 – Le gouverneur de la Banque Centrale Européenne (BCE) doit pouvoir être contraint à une émission monétaire centrale (sans intérêt) par une décision conjointe de la commission ou du conseil européen (c’est à dire les chef d’Etat), ET des députés européens des pays de la zone euro.
2 – Les critères de Maastrischt doivent être revus et spécifier:
a) que les budgets des Etats doivent être équilibrés en “fonctionnement” + “amortissements”. Nul Etat de la zone euro ne peut déroger à cette régle.
b) que les Etats peuvent financer leurs équipements (budget d’investissements) par un appel à création monétaire sans intérêt de la BCE. Néanmoins pour garder une égalité de traitement entre tous les Etats de la zone euro, les émissions monétaires seront réparties égalitairement au prorata de la population de chaque Etat.
Pour justifier cette nécessité, le lecteur doit savoir que depuis 1973 la France ne crée plus de monnaie ni pour combler ses propres déficits, que ce soit en fonctionnement ( salaires et retraites des fonctionnaires, loyers, etc.) ou en investissements pour son développement (écoles, routes, ponts, aéroports, ports, hopitaux, bibliothèques, etc..) mais emprunte sur les marchés monétaire en émettant des obligations (bons du Trésor) sur lequel évidemment elle doit payer un intérêt à ceux qui souscrivent (40% du montant par des résidents, 60% par des non-résidents), ce qui a pour conséquence, comme nous l’avons vu plus haut, qu’au fil des années la dette s’alourdit d’un montant sensiblement égal au “déficit”, qu’il faut couvrir par l’emprunt, c’est-à-dire par l’émission d’obligations nouvelles auprès du public et surtout des investisseurs institutionnels (assurances, banques, etc). Le déficit public, différence entre les recettes fiscales et les dépenses publiques, inclus évidemment dans ces dernières ce recours à l’emprunt qui équivaut à un cumul des besoins en capital nouveau, mais aussi en intérêts à payer sur la dette existante.
13 juin 2007 => maj V2 16 juin2007
Commentaires récents