Hiroshima, 2 août 1945, Fukushima 12 mars 2011: deux dates qui marquent un avant et un après pour le Japon et l’humanité entière. Après Fukushima, “on a aujourd’hui une prise de conscience: il n’y a pas que le nucléaire militaire qui tue”, explique Ben Cramer.
Et pourtant, “il y a un déni autour du nucléaire, les gens ne veulent pas penser que leur vie est en train de s’arrêter”, explique Marc Petitjean. Quatre ans après le tsunami et le tremblement de terre qui provoquèrent l’explosion de deux des réacteurs de la centrale de Fukushima, les Japonais se taisent mais n’en continuent pas moins de panser leurs plaies.
Cette catastrophe – la plus grave dans l’histoire du nucléaire civil après Tchernobyl – a jeté une lumière crue sur la sécurité du nucléaire civil et le vrai coût de notre énergie électrique. Mais elle ne s’est pas produit n’importe où: ni dans un pays pauvre, ni dans un pays en guerre mais au Japon, une des nations les plus avancées du point de vue technologique. Ce jour-là, le ciel, la terre et la mer se sont unis pour mettre à bas le symbole de la toute puissance humaine. Cela dans un pays déjà éprouvé par la puissance meurtrière de l’atome.
Les survivants de Fukushima stigmatisés comme les Hibakusha après Hiroshima. Après l’explosion de la bombe atomique, les jeunes femmes parmi les survivants (Hibakusha signifie “victimes de la bombe”) avaient du mal à se marier car on pensait que leurs enfants auraient des problèmes génétiques. Aujourd’hui, les survivants déplacés de Fukushima subissent un même type de discrimination.
Commentaires récents